Le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry, sous l’égide du président Ibrahima Sory 2 Toumkara, a rendu ce mercredi 31 juillet 2024 le verdict du procès du massacre du 28 septembre 2009. À cette occasion, le capitaine Moussa Dadis Camara et ses coaccusés ont écopé de lourdes peines d’emprisonnement.
Moussa Dadis Camara a été condamné à vingt (20) ans d’emprisonnement. Le capitaine a été reconnu coupable de « crimes contre l’humanité ». L’ancien chef de la junte de 2008 « a manqué à son devoir d’interrompre le massacre ». « Il convient de déclarer le capitaine Moussa Dadis Camara coupable des faits de crimes contre l’humanité sur la base de la responsabilité de supérieur hiérarchique », a indiqué le juge Ibrahima Sory 2 Touunkara.
Moussa Thiègboro Camara a été déclaré coupable et condamné à vingt (20) ans d’emprisonnement. L’ancien secrétaire d’État à la présidence de la République chargé des services spéciaux, de la lutte anti-drogue et du grand banditisme a été reconnu coupable de « meurtres, assassinats, enlèvements, séquestrations, tortures, coups et blessures volontaires, pillages, commis sur une population civile à l’occasion d’une attaque généralisée et systématique », du fait de sa responsabilité de commandement.
Aboubacar Diakité, dit Toumba, a été condamné à dix (10) ans de prison. Il a été reconnu coupable de « crimes contre l’humanité » en raison de sa responsabilité de chef militaire dans le cadre des exactions de 2009.
Claude Pivi a été déclaré coupable de crime contre l’humanité pour des faits de séquestration, pillage, meurtre et enlèvement, commis sur une population civile.
Marcel Guilavogui a été déclaré coupable de crimes contre l’humanité et a écopé de 18 ans de prison.
Blaise Gomou a été condamné à 15 ans de prison et reconnu coupable de « crimes contre l’humanité, viols, enlèvements, tortures », pour sa participation prouvée aux exactions commises au stade du 28 septembre 2009 et aux alentours. Le colonel Blaise Goumou, en service au secrétariat d’État à la présidence de la République en charge des services spéciaux de la lutte contre la drogue et le banditisme à l’époque des faits, s’est rendu au stade le 28 septembre 2009 où il a rejoint Moussa Thiègboro Camara, son chef de service, et a pris part, au même titre que ses collègues de service, aux exactions commises ce jour.
Paul Mansa Guilavogui a été déclaré coupable de crime contre l’humanité et de torture.