À en croire aux rumeurs dont la persistance cache mal une probabilité, le Président Doumbouya travaille depuis un moment sur le schéma d’un nouveau gouvernement restructuré. Feutré dans son vaste bureau, peu de ministres en fonction ont aujourd’hui accès au Monarque des Décrets.
À la présidence de la République, le Colonel semble s’être isolé de tout le monde.
Même si le ministre directeur de cabinet, Djiba Diakité, qui se proclame comme hébergeur de Mamadi Doumbouya à Paris, le ministre secrétaire général, le tout nouveau général de Brigade Amara Camara, tous deux à l’origine de certaines nominations farfelues et cités dans des dossiers scandaleux, ont quelques fois accès au bureau Présidentiel, ils ne sont pas forcément dans les secrets de la future architecture gouvernementale que concocte le locataire du Palais Mohammed VI.
À l’instar du très Facebookeur conseiller Thierno Mamadou Bah, des collaborateurs apparemment indiscrets sont aussi tenus loin à l’écart pour parer à de possibles fuites préjudiciables à la confidentialité de l’opération.
Ainsi, avec tout le mystère qui entoure le projet, difficile sinon impossible de prédire son résultat final. Mais, quelques indiscrétions font planer le doute sur le maintien du Premier ministre, l’assureur Bernard Goumou que beaucoup qualifient de “léger poids” face aux lourds enjeux que le Colonel voudrait imprimer à la Transition nouveau départ.
Aboubacar Sidiki Camara Idi Amin (l’insoluble équation de tous les régimes depuis le CNDD, nous y reviendront), et Bachir Diallo élevés ministres d’état, Amara Camara, élevé Général, le bouillant Alphonse Charles Wright qui a récemment défié le Premier ministre, Moussa Cissé, pour les résultats jugés comme des prouesses obtenus aux dernières Assemblées Générales du FMI et de la Banque Mondiale à Washington et l’ancien RPGiste, Mory Condé, un des promoteurs du 3ème mandat fatal d’Alpha Condé seraient les favoris du prochain Gouvernement.
Le sort, dans un sens ou l’autre, des ministres du pool éducatif n’est pas encore scellé tout comme ceux du secteur de l’agro-alimentaire.
En revanche, l’ancien ministre de l’économie et des finances, Lancinet Condé, rétrogradé au budget et en sursis depuis, le ministre des affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, soupçoné de favoritisme dans les nominations au niveau des ambassades, le spectaculaire Alphonse Charles Wright qui a récemment défié le Premier ministre et qui a fait trop de bruits avec beaucoup d’amateurisme sur des dossiers d’accusations sans consistance, le ministre de l’énergie, Seydouba Soumah, sans inspiration et manifestement impuissant face aux besoins croissants des populations en eau et électricité, le ministre de la Santé, Pètè Mamadou Diallo, victime de sa cheffe de cabinet, Khaité Sall qui a juré de le faire limoger en lui collant l’étiquette de partisan UFDgiste, seraient les potentiels parias. Ils seraient déjà sur une chaise éjectable, et leur départ théoriquement acquis.
D’autre part, le Président Doumbouya avec le temps ne serait plus contre le recyclage de certains hauts cadres jugés “compétents et sans casseroles ” des anciens régimes. Il est possible dans cette perspective que quelques anciennes figures du régime déchu d’Alpha Condé comme Dr Abdourahamane Diallo, ancien ministre de la Santé, Dr Ibrahima Kalil Kaba, ancien chef de la diplomatie ou Mme Bountourabi Yattara, ancienne ministre de l’énergie soient sur la Table du premier Conseil des ministres du 2ème gouvernement du CNRD.
La seule grande inconnue reste à savoir si la démission de l’ancien chef d’état-major général des armées, le général Sadiba Koulibaly aura un effet accélérateur ou retardataire sur ce grand toilettage annoncé du gouvernement.
Lamine Kalissa