Dans une note circulaire rendue public jeudi, le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, à sa tête, Guillaume Hawing, a interdit le régime d’internat dans tous les établissements scolaires du territoire guinéens. Cette pratique douteuse, qui a souvent occasionné dans le passé de nombreux incidents, demeure encore dans certaines écoles.
Rencontrés par notre rédaction ce vendredi 20 mai 2022, certains élèves et encadreurs ont bien accueilli la nouvelle, car ils pensent que l’Etat est dans son rôle régalien de bien assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.
«L’Etat n’a pas pris cette décision à la hâte, il a vu d’un point, ce n’est pas sérieux. Parce qu’il y a beaucoup d’élèves dans les internats qui ne suivent pas les cours, ils restent jusqu’à 20 h comme ça, ils quittent pour leurs programmes ». Reconnaît Diallo
Mamadou Aliou élève de la 10e année au groupe scolaire Kandadi International sis à la Cimenterie (préfecture de Dubreka) .
Saluant cette décision, M. Sylla Sekou, Directeur des études de la même école, rassure qu’ils vont appliquer les consignes édictées par les autorités en charge de l’éducation.
« Bon, on ne peut pas quitter derrière eux parce que ce sont eux qui décident, donc nous avons l’habitude d’organiser ces internats-là, de 16 h jusqu’à 22 h comme ça, on libère les enfants. Franchement, c’est ce que nous appliquons. Donc, dès 18 h on libère tout le monde pour renter à la maison. », rassure-t-il.
Bien avant cette décision du MENA, existaient des procédures d’encadrement des enfants pour éviter les risques, au groupe scolaire Aissatou Sadjo Diallo (D. A. S), situé à la cimenterie (préfecture de Dubreka). Selon son Directeur Général, l’Etat est dans sa logique de bien veiller à la sécurité des élèves.
« C’est une bonne décision, c’est une très bonne décision, parce qu’il y a de risques, puisqu’il y a certaines zones qui ne sont pas en sécurité, donc pour éviter qu’il n’y ait des avis de viol, puisque nous entendons tous les jours les viols. Donc c’est une bonne chose de laisser les enfants à partir de 18 h pour éviter les internats dans les écoles », rappel M. Diallo Mamadou Tanou, avant de poursuivre.
« Il faut faire participer les parents. Nous ce que nous disons au parent, les enfants, ils viennent rester avec nous jusqu’à 18 h, là au retour, c’est selon la distance, ils pourront savoir pendant combien de temps mon enfant doit rejoindre la maison » recommande-t-il.
À rappeler que ces internats ont été parfois dans les écoles guinéennes, une source de grossesses non désirées chez les jeunes filles, et l’adoption des mauvais comportements chez les garçons.
La note circulaire précise que tout contrevenant à cette décision sera exposé à des sanctions disciplinaires voire même pénale.
Alseny Dine Camara