Le CNRD a pris acte de la durée de 36 mois de transition, adoptée par le CNT en Guinée. Ce chronogramme, jugé de très longue par la classe politique et la société civile, reste très contester. Ce qui amène d’ailleurs la junte à interdire toute forme de manifestation jusqu’aux périodes de campagnes électorales.
Rencontré par la rédaction de newsquotidien.com ce lundi 16 mai 2022, le Chroniqueur Scientifique, Aboubacar CAMARA a d’abord salué l’adoption de la durée de 36 mois, avant de démonter mathématiquement la méthode entreprise par le CNT pour en arriver à cette date.
« Avant la décision du CNT, nous déjà, on avait fait une conférence de presse de deux ou trois mois avant, on avait dit que la date réaliste et réalisable, c’est 3 ans. Parce qu’on avait fait un sondage d’opinion, on a donc posé la question à beaucoup de gens, on a vu que les dates tournent autour de 1 à 5 ans. Alors si vous voulez deux pools comme ça, 1 an et 5 ans, la moyenne, c’est 6 ou 2. Alors 7 + 1 : 2 = 3 !
Donc sur le plan de l’arthimetique simple, ça se résout. Le chiffre trois ça donne bien, c’est une date réaliste, c’est une date réalisable, sur le plan du formalisme mathématique », a-t-il démontré.
Pour y arriver, il faut tirer les leçons du passé. Aboubacar CAMARA estime qu’il faut accorder suffisamment de temps au CNRD pour asseoir les bases d’une vraie démocratie, cela en tirant les expériences des transitions antérieures, pour éviter d’autres chaos à la Guinée.
« Au temps d’Alpha Condé, c’était dans une république, on n’était pas dans la démocratie. Les gens confondent les deux. Quand vous élisez un président de la République aux suffrages universels, c’est la République et c’est ouvert à tous les dégâts, il y aura tout le temps les manifestations, certains sont contents, d’autres ne sont pas contents. Mais une fois que vous arrivez à asseoir les bases d’une vraie démocratie, ça, vous allez gérer sainement et l’économie et la société, et tout ira très bien, c’est ce que le Ghana a réussi à faire, il faut que nous aussi, on sorte de la République, qu’on lance la démocratie, et ces militaires-là, ils sont sur cette trajectoire. C’est pourquoi nous devons les aider à ce que la transition ne soit pas bâclée. »
Si la problématique sur la durée de la transition donne des cheveux gris à la société civile et à la classe politique, il faut se poser la question sur la date du démarrage du chrono sur les 36 mois. En-tout-cas le CNT reste dubitatif sur la question. Sur le sujet, le Chroniqueur scientifique tranche.
« En politique, on dit le jour de la rupture, c’est-à-dire le coup d’Etat, la transition démarre. Et si les politiciens doivent discuter c’est à partir des deux dates, le jour de l’investiture, ou le jour du coup d’Etat. Mais une autre date non ! Mois je n’ai j’aimais entendu en sciences politiques où les gens dirent ah la durée de la transition commence après la résolution, non, les 100 jours du président doivent être la date repère. Normalement, c’est sur cette date, on doit réfléchir, si les gens contestent, on remonte le 5 septembre, mais prendre une autre date moi, je pense que c’est surréaliste », explique-t-il.
Alseny Dine Camara