Le procureur Général près la Cour d’appel de Conakry a engagé des poursuites Judiciaires contre l’ancien président Alpha Condé et 26 autres cadres de son régime, pour crimes de sang en Guinée. Rencontré par la rédaction de newsquotidien.com ce jeudi 5 mai 2022, le Juriste publiciste, Fayimba MARA affirme qu’il fallait s’y attendre, car toutes les conditions étaient réunies pour trimballer Alpha Condé et ses ministres en justice.
« Pour nous autres, c’est un non-événement, pour la simple raison que personnellement, j’ai alerté depuis 2018 que le Pr Alpha Condé capitaine du bateau était en train d’évoluer dans des zones de turbulences qui allaient l’amener vers le chavirement du bateau. Dans les médias, j’ai alerté, au-delà, j’ai écrit, j’ai fait des articles, des tribunes que j’ai publié, alors les conseils ne sont pas tombés dans les bonnes oreilles. Sinon on savait que dans sa gouvernance, il partait droit au mur, et aujourd’hui on n’est pas surpris, pour la simple raison que la plupart de ses ministres sont en train de croupir à la maison centrale. Donc si aujourd’hui la poursuite est annoncée je pense que c’est une question de justice et nul n’est au-dessus de la loi », dit-il.
Si les regards étaient fixés vers la Cour Pénale Internationale pour interpeller l’ancien président Alpha Condé, ce juriste publiciste rappel que la CRIEF a toutes les compétences de poursuivre les différents chefs d’accusation, dans la mesure où elle a été instituée dans une situation d’exception par un décret du président de la République.
« il y a ce qu’on appelle en Droit, le parallélisme de forme, si aujourd’hui ce sont les crimes de sang qui sont en jeu, le président de la République a le droit ou le pouvoir de revoir le statut de la CRIEF pour ouvrir la brèche qui peut permettre aux crimes de sang d’être jugées.
Qu’on soit ministre ou président de la République, devant la CRIEF on n’est pas couvert d’humilité, et que l’humilité qui les couvrait saute une fois interpellés par la CRIEF. Donc il faut que les gens comprennent ça. Donc, pratiquement, ça ne cause pas de problème, aujourd’hui, nous sommes dans la logique-là, si le président de la cours d’appel de Conakry les interpellés, c’est normal. Il ne faut pas que ça soit une surprise pour les gens »
La Guinée enregistre pour la première fois de son histoire, la poursuite d’un ancien président. La grosse inquiète est que, si les dossiers soulevés seront traités à la lettre. Sur le sujet, Fayimba MARA se dit confiant.
« Le jeune procureur que nous avons connu, très combatif, avec beaucoup d’énergie, il agit, nous le connaissons, nous pensons qu’on ne pourra pas mettre les bâtons dans ses roues. Il vient de sortir dans une épreuve dure et vous avez vu un peu comment il a réagi et comment il s’est retenu. Et je crois qu’il a déjà rentré dans l’histoire, il doit continuer à marquer son passage dans l’arène du monde de la justice », rassure-t-il.
Alseny Dine Camara