Les assises nationales initiées par le président de la transition dans le but de rassembler les Guinéens, sont boudées par certains partis politiques qui se disent ne pas être associés. À l’intérieur du pays, les travaux ne sont pas effectifs, ce sont seulement quelques membres qui se présentent. Rencontré par notre rédaction ce samedi 16 avril 2022, le socio-anthropologue de la santé et enseignant chercheur, Zaïnoul TRAORÉ, estime que les démarches préalables pour une réconciliation nationale n’ont à pas été entamées.
« Parlant des démarches, je crois qu’il fallait faire le préalable. Ce préalable peut se structurer au tour de certains points : notamment, la définition du TDR, le diagnostic total des événements douloureux que le pays a connu, l’identification des supposées victimes et supposées bourreaux, l’organisation d’une communication de masse pour non seulement préparer la population sur le déroulement des assises et la nécessité de se parler pour une réconciliation nationale. Mais bien avant, il faut restaurer une justice pour tous et non une justice boussole de la transition. Par ce que la justice n’est pas périodique, elle se base sur des faits et non l’imaginaire. Les autorités doivent épouser une attitude rassurante en se réservant de tenir des langages fâcheux, en exemple, “ nous allons faire un sale boulot“ ».
En suite, il ajoute : « L’Etat peut renoncer à certains dossiers qui touchent à la sensibilité d’une frange de la population au profit d’un pacte national qui finalement définira l’avenir du pays et de ces hommes. Vous savez, la presque totalité de la population guinéenne se définit par l’identité politique. Pour cet enseignant-chercheur, le comité d’Assises devrait être composé de toutes les couches y compris les sociologues qui sont les médecins de la société. Sans ignorer que nous sommes à une période de transition, au faite l’autorité est issu d’un coup d’état qui a connu mort d’hommes. Par tout, il y a un coup d’état, il faut savoir qu’il aura deux groupes, les heureux et les frustrés. Pour cet enseignant-chercheur, le comité d’Assises devrait être composé de toutes les couches y compris les sociologues qui sont les médecins de la société>>.
Pour cet enseignant-chercheur, le comité d’Assises devrait être composé de toutes les couches y compris les sociologues qui sont les médecins de la société.
« On ne peut pas faire appel à quelqu’un qui ne partage pas notre vision et qu’il puisse faire l’affaire, c’est une évidence. Mais dans ce cas précis, il faut associer toutes les couches et tendances pour un travail sérieux. Au risque de perdre du temps inutilement. Parce que les assises touchent à la sensibilité nationale, donc, il faut une dose de compétence et de représentativité »
Soucieux de la bonne marche de ces assises nationales, Zaïnoul TRAORÉ, égraine quelques recommandations à l’Etat.
« Je souhaiterais que l’Etat sorte de son orgueil du super puissant en mettant des mécanismes pour un dialogue équitable et transparent et les acteurs politiques et sociaux doivent également comprendre qu’il s’agit de la Guinée à tous », recommande-t-il.
Alseny Dine Camara